Millésime 2013 au Domaine Garnier & Fils

Bien que notre vignoble soit le plus au nord de la Bourgogne nous avions perdu l’habitude de vendanger en octobre. Il y a plusieurs raisons à cela ; Le cycle végétatif a pris du retard à cause d’un printemps froid et pluvieux. Heureusement des conditions plus douces et plus clémentes sont arrivées à partir de la mi-juin. A partir de là, la floraison s’est déroulée dans de bonnes conditions correctes mais s’est étalée en longueur. A ce moment nous avons commencé à constater les dégâts engendrés par ce printemps pourri. Le millerandage*, voire des pertes complètes d’inflorescences** ont grandement diminué la récolte potentielle.

Les raisins ont eu une croissance normale durant tout l’été. La pression des maladies (mildiou et oïdium) fût raisonnable, mais nos esprits étant encore marqués par la belle mais difficile année 2012, il fallait donc rester très vigilant. Même si le mois de septembre fut superbe pour la maturation du raisin, au moment de récolter le compte n’y était pas. On voit bien que les pieds ont peu de raisins, mais également que la maturité à du mal à arriver malgré un bon état sanitaire. La période de floraison très longue à provoqué des écarts de maturité significatifs suivant les parcelles.

Il fallait trancher pour ne pas en perdre d’avantage. Nous avons attaqué en douceur les vendanges le mardi 1er octobre. Mais à partir du jeudi 3, un phénomène rare c’est produit. Nous somme passé d’un état tout juste mûr à de la sur-maturation en deux jours avec une apparition immédiate de botrytis noble. Les raisins touchés se mettaient à « tomber par terre de peur ! ». Plus de temps à perdre, nous avons accéléré la cadence, pour finir le 9 octobre. Dans une année normale les vendanges durent 12 jours ... Si la vendange n’est pas belle les jus qui sortent du pressoir sont beaux. Les premières dégustations les trouvent charnus et fruités, on sent la concentration venue des petits rendements.

La campagne 2013 est close. Et comme en 2012 nous sommes à 30% de production en mois sur l’ensemble du domaine. C’est la même problématique concernant nos approvisionnements extérieurs en raisins.

Les fermentations sont terminées depuis début février, avec comme à l’habitude les sucres qui finissent après la malolactique. Mais ils vont rester sur leurs lies fermentaires encore minimum 2 à 3 mois sans aucun ajout de SO2 depuis la vendange.

Par contre nous avons déjà préparé les Petit Chablis 2013 à la mise, car nous avons besoin de vins frais et fruités qui n’ont pas besoin de longs élevages. Dans l’ensemble, les vins présentent de beaux équilibres, avec des expressions très fruitées mais aussi pleines de gras. Les expressions aromatiques glissent vers des notes confites de citron et d’abricot tout en gardant la fraicheur propre aux Chablis. Nous ne serons peut-être pas au niveau d’équilibre des 2012, mais il est clair que 2013 possède de belles dispositions pour faire naitre de grand vins.

Côté nouveauté

Dans notre volonté d’orienter nos vinifications dans de gros contenants bois, le millésime 2013 est marqué par l’entrée dans notre cave de deux foudres de 25 hectolitres. L’un fabriqué dans des chênes Français par la Maison Doreau et l’autre dans des chênes Allemand et Autrichien par la Maison Stockinger. Nous les avons remplis de jus de Chablis 2013 de la même provenance mais avant fermentation. S’ils offrent à l’heure actuelle des profils d’évolution vraiment différents ils devraient se montrer complémentaires. Nous ne manquerons pas de vous tenir informé de leur évolution en attendant de les déguster fin 2014.

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